LeoFerre_198809_05
|
LeoFerre_198809_05
|
|
|
LeoFerre_198809_11
|
LeoFerre_198809_14
|
|
|
|
|
|
|
Interview réalisé pour le
Bicentenaire de la Révolution pour le journal du Comité d'établissement
Régional SNCF de Paris-Nord "Voix Libres" (Paru dans son Guide Pratique
88-89)
PM : Léo FERRÉ, bonjour.
LF : Bonjour.
PM : Voix Libres, notre journal. Qu'est ce que cela exprime Voix
Libres pour toi ?
Cà me fait plaisir déjà qu'il y ait un journal qui s'appelle comme ça.
Je souhaite vraiment de tout mon coeur que ça marche et que vous soyez
libres dans la voix, dans le coeur, et partout.
Moi j'aime beaucoup les trains. C'est pas facile pour les gens qui s'en
occupent, qui sont dans les trains, qui travaillent dans le train.
PM : On approche 1789, 1989 ?...
LF : Oui, c'est pas mal, c'est pas mal... bien sûr...
En 1789, ils ont foutu en l'air la royauté, mais tout de suite ils ont fait
une loi qui s'appelle "Le Chapellier" qui empêche les gens de se réunir dans
la rue à plus de deux. A trois ce n'est pas possible. Et ça a duré tout le
temps de la Révolution.
Alors ça, ça m'impressionne. Faut le dire... la liberté un peu contrôlée...
PM : Contre le système associatif alors ?
LF : Contre le système associatif.
PM : L'anarchie complète ?
LF : Voilà.
PM : Le train ? Est ce que tu as une anecdote à nous raconter ?
LF : J'en ai peut-être, j'y pense pas tout de suite.
Ah oui... j'ai une anecdote qui n'est pas tellement lointaine :
J'avais pris le train pour aller à Paris, le TGV. Et le contrôleur était
venu me dire bonjour, comme ça. Il me dit : "Vous voulez venir, là bas, dans
la cabine ?" ; Je dis "oui".
Alors je suis allé dans la cabine. C'est la première fois que j'ai eu peur
dans le train. Et le type,... il allumait une cigarette (mimes de la
vigile). Il faisait comme ça "tac tac", je lui dis : "à combien vous allez
?, "260km/h... maximum quoi", "je lui dis "mais comment ça marche ?", alors
il était là, et puis il prenait la cigarette et me dit : "mais c'est pas moi
qui conduit, c'est Paris".
C'est formidable...
Et à ce moment donné il a repris la vitesse normale, parce que le TGV
c'était fini, et là ça m'a intéressé, quoi...
C'est un monde qui est inconnu, et pourtant un monde quotidien, journalier.
Des trains il y en a, il y en a...
Et ça je trouve ça formidable de renconter des choses comme ça.
PM : Les cheminots c'est...
LF : Ah ! les cheminots c'est...
Plein de grâce...
Plein d'amour...
Et...
Ca tient le coup.
PM : Je te remercie Léo FERRÉ.
LF : Je t'en prie. |